Roman

Avec un subtil sens de l’ellipse, François Caillat fait glisser son narrateur vers la folie, dans un vertige absolument romanesque.
LE MONDE

Tout aussi enchanteur et mystérieux qu’on pouvait l’espérer.
SUD-OUEST

Commencé sous les auspices de Patrick Modiano avant de se diriger calmement vers les vertiges de l’obsession, le premier roman d’un cinéaste.
LIBERATION

François Caillat tisse un suspense où l’absurde et la fascination s’élancent et s’enlacent pour mieux nous mener, haletants, au dénouement inattendu.
CULTURE/ GRAND EST

Un chef-d’oeuvre d’humour noir.
ART PRESS


Présentation

 

« La vraie vie de Cécile G. » est un roman de François Caillat paru aux Editions Gallimard, collection l’Infini.
Sortie : septembre 2021
192 pages

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Denis, le narrateur, rencontre Cécile G. à Paris dans les années 1960. L’adolescent n’ose rien entreprendre et le regrette. Il devait la retrouver en vacances à Plymouth mais la jeune fille ne vient pas. Depuis, il y pense toujours.
La vie de Denis se fera avec et sans elle. Il connaît d’autres femmes, se marie, a un enfant, mais il n’oublie jamais Cécile G., il suit de loin ce qu’elle devient et enquête sur sa vie.
Un jour, dans un parc, il l’aperçoit jouant avec un enfant qui s’appelle Denis, comme lui. L’enquête rebondit, la vie secrète reprend, dans les fantasmes, dans les plis, dans la littérature.
Jusqu’au dénouement imprévu.

Extrait

(Premier chapitre, extrait)

 

C’est arrivé un jour que je revenais de l’école, dans la grande allée du Parc. Soudain elle était là, devant moi, je ne pouvais pas l’éviter. J’aurais voulu m’enfuir, elle m’empêchait de passer. Elle m’a demandé pourquoi je la suivais sans parler, il était temps que je me décide. Je crois que je suis devenu très rouge, j’ai vite répondu qu’on pourrait se revoir, j’irais la retrouver le jeudi suivant, à quinze heures devant la Rotonde. Elle m’a souri et elle s’est écartée pour me laisser passer. Je suis vite reparti.

J’ai renoué avec Jean-Guillaume. Je lui ai parlé du rendez-vous, je voulais un conseil. Il m’a proposé de venir avec moi pour faciliter la rencontre. J’ai trouvé que c’était une bonne idée, on serait mieux à deux pour faire la conversation. Il m’a demandé comment elle s’appelait et j’ai réalisé qu’elle ne me l’avait pas dit.

Quand nous sommes arrivés au rendez-vous, j’ai tout de suite vu qu’elle était mécontente. Elle a regardé Jean-Guillaume d’un air pincé et s’est excusée, elle devait aussitôt repartir. Elle nous a laissés comme deux idiots, moi avec des phrases que j’avais préparées, Jean-Guillaume avec ses belles chaussures qui allaient lui durer toute la vie.

Je devais prendre mon courage à deux mains, lui parler seul à seul. J’ai pensé aux jeunes gens qu’on voyait dans les films, ils abordaient les filles, ils les faisaient rire avec des bavardages et leur prenaient la main. Même pour les embrasser, ça paraissait facile. J’étais décidé à faire comme eux. Si je savais m’y prendre, elle deviendrait mon amoureuse.

Je l’ai abordée devant chez elle, c’était le matin, j’attendais qu’elle sorte et je lui ai parlé. Je me suis excusé d’être venu avec Jean-Guillaume. Elle a ri, elle m’a dit On n’a pas besoin de surveillant. Elle m’a demandé mon nom, j’ai murmuré Denis en rougissant, elle m’a touché l’épaule, un petit geste, et elle est vite partie.

 

 

 

 

Dans la presse

LE MONDE

Fabrice Gabriel

Avec un subtil sens de l’ellipse, François Caillat fait glisser son narrateur vers la folie, dans un vertige absolument romanesque.

Cette impure fiction

La vraie vie de Cécile G. est un premier roman d’autant plus intriguant que son auteur n’est pas un inconnu : François Caillat, né en 1951, s’est largement distingué comme réalisateur de films, en particulier de documentaires liés à sa formation première de philosophe (ainsi par exemple de Foucault contre lui-même, en 2014). Cela, pourtant, ne dit rien de son livre, absolument original, qui tranche un peu parmi les publications d’automne : voilà en effet un bien étrange et très élégant roman policier en miroir, où l’enquêteur, sans évidemment s’en apercevoir, cherche d’abord la vérité sur lui-même, dans une prose aux allures sèches, très habile dans l’ellipse, d’une efficacité narquoise assez épatante.
La vraie vie de Cécile G. raconte ainsi l’existence de son narrateur, Denis, un homme dont on ignore – c’est tant mieux – quelles relations lointainement autobiographiques il pourrait entretenir avec l’auteur, mais dont on devine qu’il a surtout une ascendance livresque… D’où vient-il ? Peut-être est-il le cousin des personnages et fantômes de Patrick Modiano, se dit-on dès les premières pages : comme pour eux, son quartier est parisien, c’est le 17e arrondissement autour du parc Monceau, dans le périmètre de la place des Ternes, des boulevards de Courcelles ou Malesherbes, avec l’espèce de poésie songeuse, vaguement détachée, que cela peut inspirer. C’est là, en tout cas, que Denis est collégien et il rencontre la Cécile du titre, au milieu des années 1960 : coup de foudre préadolescent, timidité de tout jeune homme, histoire d’amour qui peut commencer peut-être dans l’hésitation d’un baiser de cinéma… Mais Denis est décidément trop peu entreprenant, et devra attendre l’été pour retrouver la jeune fille en Angleterre, à Plymouth, où tous deux ont prévu de séjourner pour les vacances. Il ne s’y verront jamais. Cecile soudain disparaît, en effet : elle semble avoir déménagé de l’appartement de la rue de Logelbach où le narrateur guettait ses apparitions, et ne donne plus aucune nouvelle.
The (young) lady vanishes, pourrait-on dire, pour paraphraser un titre de Hitchcock (Une femme disparaît, 1938) : tout le roman va se confondre, à partir d’une telle absence, avec la vie d’un homme qui essaye de rattraper le rendez-vous manqué de sa jeunesse, de retrouver ainsi la disparue, d’abord par intermittence, puisque au fond il « vit sa vie », travaille, se marie, devient père, s’essaie même à l’écriture et revoit parfois son ancien camarade de collège Jean-Guillaume, extraordinaire personnage secondaire que l’on a l’impression d’avoir rencontré soi-même, l’un de ces copains d’enfance un peu bruyants aux tables des brasseries… Puis la quête se fait plus obsessionnelle, et le roman bascule de la rêverie à l’enquête fantasmatique : nous voilà plutôt, s’il faut prolonger l’analogie hitchcockienne, du côté de Vertigo.
Et c’est là que La vraie de Cécile G. se révèle une mécanique fictionnelle proprement fantastique : à coups de séquences brèves, qui ont l’apparence parfois de simples notations, François Caillat réusit à créer un climat d’étrangeté et même de folie progressive dans la dérive de son narrateur vers ce qui serait le secret de son existence entière : un mystère levé, une identité à quérir, l’inconnue radicale d’une vérité toujours remise. Le roman empreinte alors, parfois avec humour, les ressorts archétypaux du pur suspense – détective privé compris – pour filer vers sa fin en forme de choc, en tout cas de révélation surprise. Bien sûr, on n’en dira rien, mais il faut insister sur l’espèce de dextérité ironique de l’écrivain, qui réussit à mêler au fil serré d’une intrigue singulière le vertige éminemment romanesque d’une réflexion sur la fiction. La « vraie vie » de Cécile G. n’a guère d’importance, en définitive, en dehors de la littérature qui en imagine le cours et d’une certaine façon l’invente, jusqu’au délire, dans le désir maniaque de voir se produire ce que la réalité n’a pu offrir, ou que l’on n’a pas su lui dérober. Sans doute est-ce aussi pour cela que nous lisons des livres, en particulier celui de François Caillat, avec un plaisir un peu trouble, mais immense.

Fabrice Gabriel
LE MONDE DES LIVRES
jeudi 11/ vendredi 12 octobre 2021.

 

SUD-OUEST

Olivier Mony

 

Le cinéaste et réalisateur François Caillat fait avec « La vraie vie de Cécile G. » son entrée en littérature

Denis rencontre Cécile, une histoire sans fin

Il a beau faire partie de la troupe désordonnée et batailleuse des primo-romanciers de cette rentrée, François Caillat n’est pas à proprement parler « un perdreau de l’année » ni surtout un inconnu total des amoureux de littérature. Considéré comme l’un des documentaristes les plus essentiels de ce temps, auteur de films autour de figures aussi importantes que Foucault, Le Clézio, Kristeva (entre autres), voici qu’il se lance bravement dans l’arène romanesque avec ce « La vraie vie de Cécile G. » qui s’avère tout aussi enchanteur et mystérieux qu’on pouvait l’espérer.

Obsession

1964, Paris. Le narrateur, Denis, adolescent, rencontre Cécile, une voisine, qu’il n’ose pas vraiment aborder, mais dont il devine qu’elle sera quelque chose comme « la femme de sa vie ». Ils vont (une fois) au cinéma ensemble, mais le très jeune homme est trop paralysé par sa timidité pour profiter de la situation… Qu’importe, par un hasard heureux, un séjour linguistique doit leur permettre de se retrouver tous deux en Angleterre, à Plymouth, l’été suivant. Cécile ne sera pas au rendez-vous, mais Denis ne s’en tiendra pas là. Il ne cessera de la chercher, la trouver, la perdre à nouveau, la frôler. Une femme est passée et il ne s’y résout pas. Il aura une vie, un mariage, un enfant, un divorce ; mais seul compte vraiment le fantôme plus ou moins évanescent de cette Cécile qu’il traque sans trêve. Jusqu’à découvrir que celle-ci a aussi eu un enfant et lui a donné son prénom…

Avec cette « Vraie vie de Cécile G. », aux accents parfois modianesques (Paris, les souvenirs impromptus, le tremblé du réel…), François Caillat fait malgré tout, moins le portrait d’un «regretteur d’hier» que celui d’un homme mû et bientôt débordé par son obsession. Une obsession à la fois amoureuse, mais aussi érotomane. Son Denis est perdu à jamais dans les corridors du temps comme dans cette « image initiale » d’une jeune femme qui le demeure à jamais dans ses yeux. Le retour à la vérité sera rude, mais l’entrée en littérature de l’auteur, elle, est passionnante.

Olivier Mony
SUD-OUEST
10 septembre 21

 

 

LIBERATION

Claire Devarrieux

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Le narrateur, Denis, rencontre Cecile j’ai en 1964, du côté du parc Monceau. Ils ont 13 ans. Il n’oublie jamais ce premier amour et au fil du temps, revient souvent 35, rue Logelbach, où elle habite. Il enseigne l’histoire à des collégiens, elle est devenue mannequin, ce n’est pas le même monde. À 40 ans, il trouve enfin un équilibre en changeant de métier et en épousant une Albanaise qui croit en ses dons d’écrivain. Ils ont une fille. Cecile est mariée, elle a un petit garçon qu’elle a appelé Denis. Serait-il enfin possible qu’ils avancent « dans la vie d’un même pas » ?
Commencé sous les auspices de Patrick Modiano avant de se diriger calmement vers les vertiges de l’obsession le premier roman d’un cinéaste.

 

Claire Devarrieux
LIBERATION
10 octobre 2021

 

 

 

GRAND-EST

Valérie Susset

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Le premier roman de François Caillat est une pépite. À lire d’une traite, tant le cinéaste, né en 1951 et Villerupt (54), également agrégé de philosophie, a su y mettre tout le talent qu’on lui connaît pour la réalisation de films. « C’est un peu l’envers (fictionnel) d’Une jeunesse amoureus», confie-t-il d’ailleurs, à l’évocation de ce formidable film sorti en 2012 sur les écrans. Une onirique et bouleversante histoire d’éducation sentimentale au rythme d’une flânerie dans le Paris des années 1970, à laquelle on pense forcément au fil des pages de La vraie vie de Cecile G. Même ville, même époque. Celle où l’absence d’internet et de téléphones portables poussait le curseur de l’imagination au maximum si l’on voulait rester en contact avec une personne aimée.

Denis rencontre Cecile en 1964. Ils sont collégiens. Il passe et repasse devant chez elle. Un jour, elle le frôle au parc Monceau, mais il n’ose pas lui parler. De la même façon qu’il n’osera pas l’embrasser lorsqu’elle lui proposera de l’accompagner au cinéma pour voir Jeux interdits. Il mise tout sur un séjour à Plymouth où elle ne le rejoindra finalement pas… mais il ne cessera plus jamais de vivre secrètement avec elle.

De cette quête obsédante, François Caillat tisse un suspense où l’absurde et la fascination s’élancent et s’enlacent pour mieux nous mener, haletants, au dénouement inattendu.

 

Valérie Susset
CULTURE/ Grand Est – LE MAG
Supplément du dimanche :
L’EST REPUBLICAIN,
LE REPUBLICAIN LORRAIN
VOSGES MATIN.
7 novembre 2021

 

 

 

 

ART PRESS

Olivier Rachet

Au commencement était l’amour, ou tout du moins le récit que l’on se fait de sa naissance lorsqu’on en découvre les prémices à l’adolescence. « J’ai rencontré Cecile G. en 1964. C’était à la fin du printemps. Elle traversait  le boulevard, en face de la rotonde du Parc Monceau ». Simple canevas que le narrateur du premier roman de François Caillat, La vraie vie de Cecile G., développe entre affabulations et récit circonstancié d’événements en apparence aussi hasardeux qu’inconséquents. Les années défilent et les protagonistes se côtoient de nouveau alors que leurs vies respectives se sont éloignées. Au jardin d’enfant, le narrateur qui reste persuadé d’avoir retrouvé son amour de jeunesse, entend la jeune femme sermonner son fils, Denis, qui se trouve porter le même prénom que lui. N’en serait-il pas d’ailleurs le père comme en atteste ce souvenir bien peu glorieux où, à l’issue d’une beuverie, le jeune homme s’était retrouvé, au petit matin, totalement nu, devant l’appartement de sa dulcinée ? « Le vrai peut être quelquefois n’être pas vraisemblable », soutenait déjà Boileau. La poursuite par un narrateur autant dépassé par les événements que ragaillardi par son imagination, semble prolonger cet adage classique. Indécidable, le récit oscille, pour le plus grand plaisir du lecteur, entre polar à la Modiano et réécriture du journal d’un fou qui semble pourtant bien sensé. Au passage, l’auteur égratigne les impasses d’un monde dans lequel la quête de vérité et de transparence aurait réussi à supplanter les délices de la rêverie amoureuse. Société culpabilisatrice et castratrice si proche de nous. Ce chef-d’œuvre d’humour noir nous rappelle au passage que la littérature, seule, a ce pouvoir de nous faire croire aux fictions que nos cerveaux secrètent, sur lesquelles se bâtissent aussi les utopie. Et l’amour en reste une.

Olivier Rachet.
ART PRESS
février 2022.

 

 

 

 

en ligne : DIACRITIK

Christian Rosset

(…) Passons maintenant à un premier roman, du à François Caillat, un cinéaste reconnu depuis assez longtemps – du côté de la fiction et aussi, pour ce que j’en sais, du documentaire –, notamment auteur de “portraits d’intellectuels et d’écrivains”. Ce livre m’est parvenu à ma grande surprise par l’entremise d’un ami, écrivain et cinéaste lui aussi, qui pensait, à juste titre, qu’il pourrait m’intéresser. Publié dans la collection “L’infini” chez Gallimard, La vraie vie de Cécile G. est une histoire – curieux hasard – assez “modianesque”, dans le sens où l’importance des lieux parisiens est primordiale, et où le souvenir – ineffaçable, obsessionnel, dont la nébulosité, l’absence de contours nets, est cependant entaillée, çà et là, par un sens du détail précis – est central. Il se trouve que le principal quartier décrit dans ce roman est, en partie, celui de mon enfance. Je suis né quatre ans après l’auteur, mais je peux visualiser sans peine le parc Monceau et ses environs dans les années 1960. Je reviens souvent sur les lieux et, à chaque fois, remontent certains souvenirs qui se superposent instantanément à ce que je perçois au présent du regard, me faisant “voir double” et, ainsi, effacer provisoirement le temps – non que je ne redevienne enfant, mais disons que je me projette dans une zone intermédiaire où le temps s’écoule différemment.

La vraie vie de Cécile G. traite de l’obsession d’un homme, que l’on voit rapidement vieillir, pour une jeune fille rencontrée à l’adolescence, et avec laquelle il “n’a rien osé entreprendre” : qu’il a perdue de vue, mais qui le hante ; qu’il croit régulièrement revoir, à chaque fois identique et changée, devenue femme, épouse et mère, et qui demeure, malgré le fait qu’il se soit lui aussi bâti une vie ordinaire avec femme et enfant, le “grand amour” de sa vie – d’autant plus “grand” qu’insatisfait parce que non “consommé”. Pure fiction, ici documentée avec précision par un écrivain qui nous rappelle à chaque instant qu’il est cinéaste ; et ce, non parce que son roman serait le scénario d’un film (même si on est en droit de se le demander), mais parce qu’il nous “en fait voir” en nous proposant de nous glisser dans la peau de son personnage – celui qui dit “je” – et de prendre ainsi le risque de nous identifier (ou plus raisonnablement de nous confronter) à son regard.

Cette histoire, d’une apparente simplicité, qui pourrait parfois frôler la banalité (ce qui à mon sens n’est pas un défaut), est au fond originale, à travers certains excès de comportement du narrateur empêtré dans son obsession. On la suit comme on suit telle ou telle piste, juste pour savoir où elle va nous mener, en espérant ne rien deviner de l’issue nécessairement fatale (de ce côté-là, c’est assez réussi, et c’est pourquoi, une fois encore, je ne me permettrai pas d’en révéler quoi que ce soit). Quelque chose d’assez anachronique. Je n’ouvre que rarement les livres publiés à “L’infini” ; je n’en possède qu’une petite dizaine dans ma bibliothèque ; si l’on y trouve quelques écrivains recommandables, d’autres font plutôt office de repoussoir (on ne les nommera pas ici – l’intégralité du catalogue est en fin de volume, à vous de voir). Chose amusante, une autrice publiée dans cette même collection se nomme Cécile Guilbert ; mais on aura du mal à lui trouver la moindre ressemblance avec la Cécile G. du roman.

Qu’ajouter de plus ? Peut-être simplement recopier un bref fragment de ce premier roman : “Dehors il neigeait, les flocons glissaient sur mon visage, je ne sentais rien. J’ai pénétré le Parc Monceau et je me suis assis sur un banc. Rien ne bougeait alentour, une couche blanc uniforme recouvrait les pelouses, les allées, les monticules où se dressaient autrefois des massifs de fleurs. Mon histoire avec Cécile avait commencé ici, elle était maintenant enfouie, devenue invisible. Quand la neige fondrait, le parc retrouverait sa verdure mais notre histoire ne renaîtrait plus. Ce serait un souvenir très ancien et connu de moi seul.”

Christian Rosset
Constellation d’automne (3)/ :
Patrick Modiano, François Caillat, Fanny Taillandier,
Marie Etienne et la revue L’amour.

DIACRITK
“Le magazine qui met l’accent sur la culture”.
20 octobre 2021

Voir l’article en ligne : https://diacritik.com/tag/francois-caillat/

 

Recensions

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LES RESTOS.COM Critiques Littéraires
par
Fabien Nègre

François CAILLAT, né le 21 octobre 1951, à Villerupt, en Lorraine, grand documentariste, agrégé de philosophie, diplômé en musique et ethnologie, a réalisé des portraits d’intellectuels et des essais filmiques pour la télévision (ARTE) et le cinéma. Dans sa large filmographie, on retiendra le chef d’œuvre « L’Affaire Valérie » (2004) et « Une jeunesse amoureuse » (2012).

Dans ce premier roman quasi biographique si ce n’est autobiographique, toute la thématique caillatienne du documentaire affleure : le hasard, les coïncidences, la préciosité des lieux, le flou de la précision du souvenir, l’obsession de la rencontre impossible par définition. Il y a aussi la vie comme enquête policière, la fantasmatique des lieux qui n’existent plus, des personnages qui n’ont jamais existé mais qui surgissent par la mémoire ou l’histoire, la séduction. Les lieux parisiens se transfigurent en personnages de la narration : le lycée Chaptal, la rue Logelbach, Plymouth.

Mais les personnages comme « Cécile G. » se transmuent en lieux de mémoire. La légèreté qui préside à ce premier ouvrage relève aussi de la tragédie des existences, des rencontres manquées forcément pléonastiques, dans un Paris à la fois bien concret et fantasmé : La Bastille, Le Musée Cernuschi, le Parc Monceau. Cette topologie de la forêt urbaine nous place entre le Gracq de la forme d’une ville et le Modiano de la rue des boutiques obscures. Fasciné par la figure féminine, le narrateur poursuit sa route évanescente et mélancolique empreinte de nostalgie et de silence.

Dans cette errance parisienne des Gares, on repense à une trajectoire conceptuelle mais aussi au Georges Perec de la disparition, entre faux détective et jeune homme qui se dirige à grandes enjambées vers la sortie.

Fabien Nègre
Février 2022 

Voir l’article en ligne
https://www.lesrestos.com/lifestyle/livres/liste/critiques-litteraires

 

V

 

 

 

 

Evénements

Rencontres et signatures en librairie :

Librairie Maruani (Paris 13ème ), novembre 2021
Festival de Villerupt (Lorraine), novembre 2021
Librairie Equipages (Paris 20ème), Janvier 2022

Les libraires recommandent le livre :

Librairie Compagnies (Paris 5ème)
Librairie Fontaines (Paris 9ème)
Librairie Petites lumières (Paris 14ème)

Librairie Delamain (Paris 1er) :
Delamain aime. Qui n’a jamais rêvé d’avoir une deuxième chance avec son amour de jeunesse ? C’est le cas de Denis, sauf que…
Un récit captivant sur l’obsession amoureuse, le poids du passé et le pouvoir de la subjectivité. Avec pour le lecteur une sensation de vertige grandissante, au bord de l’abîme, jusqu’à la révélation finale…
Puissamment romanesque, terriblement addictif, redoutablement efficace !!

 

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